dimanche 28 septembre 2008

En ce dernier vendredi de Ramadan

1 - Les autorités israéliennes ont décrété que tous les hommes de moins de 45 ans n’avaient pas le droit d’entrer dans Jérusalem.

2 - Les femmes de moins de 35 ans n’avaient pas le droit d’entrer dans Jérusalem. (Les enfants en bas âge sont tolérés)

3 - Plus de 3000 policiers étaient stationnés autour de la vieille ville de Jérusalem :
- De nouveaux barrages de contrôles étaient dressés au sein même de la ville.
- Plusieurs routes menant à la vieille ville ont été fermées. Les pèlerins qui sont les plus âgés (au vu des restrictions d’âge) et ayant donc souvent de grandes difficultés dans leurs déplacements devaient poursuivre leur route à pied.

4 - Dans toute la Cisjordanie, les contrôles des check-point étaient accentués.

5 - Cela fait la 8ème année consécutive que les Gazaouis sont dans l’impossibilité de se rendre sur l’esplanade.

En ce dernier vendredi de Ramadan (2)





dimanche 21 septembre 2008

3ème vendredi de Ramadan à Bethlehem

En ce troisième vendredi du mois saint du Ramadan, il a été quasiment impossible de documenter la situation au Check-point 300 de Bethlehem.
Visiblement Israël soucieux que l’on taise ses comportements modèles de "fine democracy" [Dixit : Mme la ministre de la justice Mme Rachida Dati : "It is spiritual, democratic, free. In fact, it has a fine democracy. Nobody restricted my objectives for this visit. I had a sense of freedom." --> http://www.haaretz.com/hasen/spages/1022580.html] a été particulièrement odieux envers les musulmans cherchant à rejoindre leur lieu de prière, mais également auprès des journalistes présents pour couvrir l’évènement.
Ainsi, en cette matinée, Israël a expressément illustré ce que signifiait pour elle liberté de la presse en confiscant la caméra et en menottant un journaliste de chez Reuters (qui malencontreusement a chu de l’autre côté de la barrière de béton).
J’ai moi même été pris à parti deux fois très fermement par des soldats.
Un premier qui m’a expressément demandé de quitter les lieux alors que je tentais de m’approcher du Check-point. Je m’éloignais, puis usais de mon téléobjectif, lorsque ce dernier revins à la charge pour me sommer de ne plus prendre de photos.
Plus tard à un autre endroit, deux soldats me hélèrent violemment parce que je documentais la situation. Un officier m’arrangea alors, me signalant que si je prenais encore une seule photo d’un de ses soldats il me briserait l’appareil photo. Puis par deux fois alors que je tentais de m’éloigner il continua de m’interpeller rageusement : « Come here ! come here ! » pour me questionner vaguement et surtout tenter de me dissuader de continuer ce travail de témoignage.

L’état d’Israël n’assumerait-il pas sa politique ségrégationniste ?

3ème vendredi de Ramadan à Bethlehem (2)









vendredi 12 septembre 2008

J'ai vu ...

J’ai vu des enfants pleurer,
des femmes crier de colère et de détresse,
des vieillards se faire bousculer.

Et des soldats ricaner …

J’ai vu des enfants perdus,
des regards de mères atterrées,
des croyants dépités.

Et des jeeps faire hurler leurs sirènes …

J’ai vu des femmes couvertes de sueur qui ne rompront leur jeûne qu’au crépuscule,
Des mains tendues pour ne pas faillir,
des plus faibles ployés sous les mouvements de foule.

Et Israël jouir de son statut d’éternelle victime …

Un vendredi de Ramadan (5)






Un vendredi de Ramadan (4)






Un vendredi de Ramadan (3)






Un vendredi de Ramadan (2)






Un vendredi de Ramadan






Je n'ai pas pu choisir lesquelles de ces photos devaient crever la vérité d'un vendredi de Ramadan... Elles sont trop de brûlots qui occupent ma tête, je ne le garderai pas pour moi !

mercredi 10 septembre 2008

L'ombre des uns est garantie par la soif des autres (1)...

La Palestine crève de soif, si bien que des émeutes pour l’eau ont éclaté hier dans le camp de réfugiés d’Aida (au cours desquelles une personne a été gravement blessée).
Les habitants du camp sont certaines fois privés de cette ressource pendant deux semaines. Est-il nécessaire de préciser toutes les conséquences que cela peut engendrer au niveau de la santé et de l’hygiène ?

L’approvisionnement est ainsi coupé en raison d’une la très importante sécheresse qui touche Israël et la Palestine. Selon les affirmations de l’office de coordination pour les affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) la société israélienne Mekorot a réduit de 20 à 30 % ses fournitures, et évidemment les camps de réfugiés en sont les premières victimes.
Des camions-citernes peuvent certaines fois palier à ces manques, mais l’eau est quatre fois plus chère. Il va sans dire que vu les conditions de vie des réfugiés, ce type de dépense est bien souvent impossible.

Mais ce rationnement, est à sens unique… N’est-il pas déconcertant de constater que les colonies (même situées en plein désert) restent d’un vert chatoyant grâce à un arrosage abondant, que les Israéliens entretiennent de somptueux jardins ?

Ceci peut s’expliquer par le fait que les sociétés israéliennes ont un absolu contrôle sur les ressources en eau de la Cisjordanie et comble de l’ignominie Israël n’alloue que 20 % de l’eau puisée en Cisjordanie aux Palestiniens et empêche la PWA (Palestinian Water Authority) de développer des ressources additionnelles.
Ajoutez à cela qu’en moyenne les Israéliens consomment 3,5 fois plus d’eau que les Palestiniens.

En résumé, les réfugiés palestiniens sont privés d’eau pour que les terres palestiniennes réquisitionnées par les colons offrent à ces derniers de beaux jardins fleuris.

Je ne sais quel modèle est censé incarner Israël au proche orient, mais espérons que bien peu de gens se laisseront tenter par cette hideuse référence.

L'ombre des uns est garantie par la soif des autres (2)...






Photo 1 : Entrée bien gardée et toute d’arbres vêtue de la colonie de Mizpe Yeriho
Photo 2 : Même colonie, avec ses barbelés et ces rangés d‘arbres.
Photo 3 : L’arrosage automatique offre à la colonie de Ma’ale Adummim de jolis palmiers et délicieux parterres verdoyants
Photo 4 : Au milieu du désert, une île de toits rouge parsemés d’arbres. Cette photo a le double intérêt de présenter le mur de séparation. Ainsi on peut observer ses abérations : on voit ici des maisons palestiniennes d’un côté comme de l’autre du mur et une colonie du côté palestinien du mur (alors que soit disant ce dernier aurait été construit pour mettre les citoyens israéliens à l’écart des abominables Palestiniens)
Photo 5 : A grands coups de barbelés et de drapeaux, Israël, tous les jours, poursuit la colonisation des territoires palestiniens et tous les jours nous affirme que la colonisation n’est pas un obstacle à la paix.

vendredi 5 septembre 2008

Compléments d'informations

Pour des informations complémentaires sur le "contrôles" israéliens je vous invite à consulter le lien suivant : http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31738

Quelle horreur !

Ce matin, en ce premier vendredi de ramadan, après m’être rendu au check-point de Bethlehem :
j’ai constaté que les désordres n’étaient pas exactement semblable à ceux de l’année dernière,
j’ai constaté que les humiliations étaient plus finement orchestrées,
j’ai constaté que les soldats se montraient légèrement moins arrogants, …

Mais quelle horreur … Y a-t-il des degrés d’humiliations acceptables ?

Est-ce parce que l’année dernière nous frôlions le comble de l’ignominie, que cette année nous devrions mieux accepter ces traitements abjectes ? … NON … Tout ce qui se fait ici, aux yeux et à la face du monde, est contraire au droit international, contraire aux droits de l’homme, contraire à toute forme de morale, …

Ces hommes et femmes ne demandent qu’à jouir de leurs droits, ne demandent qu’à se rendre sur leur capitale revendiquée, ne demandent qu’à pratiquer leur liberté de culte, ne demandent qu’à exercer leur piété sur un de leurs lieux les plus saint, …

Personne ne devrait accepter ce qui se passe ici … c’est de notre devoir de citoyen du monde de s’indigner de la plus haute manière.

Humiliation numéro 2






Une fois le premier contrôle effectué, il reste ne reste qu’à patienter (le mot est si faible) et se plier à tous les commandements des soldats qui officient dans le check-point.

Humiliation numéro 1







Pour éviter tout mouvement de foule à la l’intérieur du check-point les soldats ont dressé un premier barrage au sein même de Bethlehem. Seules les femmes de plus de 45 ans et les hommes de plus de 50 pourront passer. Tous les autres (étant des terroristes par défaut) seront systématiquement renvoyés.


Quelle leçon de générosité que nous offre ici le modèle de démocratie du proche orient.