mercredi 24 novembre 2010

Aperçu d’une semaine à Jérusalem-Est

Pile un Premier ministre qui appelle les Palestiniens à la table des négociations ; Face : démolitions, expulsions, réquisitions, destructions malgré des jugements de tribunaux israéliens ordonnant un sursis, ... tout cela en quelques jours à Jérusalem-Est.

Lien – AFP - Démolitions à Jérusalem-Est et Cisjordanie, une maison prise par des colons

Article & photographies (Anne Paq) à propos de l'installation des colons : Les colons ont pris une maison palestinienne,Jabal Mukaber, Jérusalem-Est, 23.11.2010

mardi 23 novembre 2010

Une exposition qui dérange - Gaza sous l’œil de Kai Wiedenhöfer

A Paris, les locaux du musée d'Art moderne accueillent une exposition du photographe Kai Wiedenhöfer présentant les conséquences tragiques sur les populations civiles des frappes israéliennes à Gaza. (Lien – Reportage Arte : Photographie : Gaza sous l’œil de Kai Wiedenhöfer & Le reportage France 3 : Gaza 2010 – Regards sur une terre meurtrie)

Mais ces clichés ne sont visiblement pas du goût de tous. Ainsi, dimanche l’exposition a due être fermée en raison d'une manifestation d'un groupe pro-israélien [lien – AFP - Fermée dimanche après une manif, une expo photo sur Gaza va rouvrir mardi].

Des incidents ont d'ailleurs éclaté avec les agents de sécurité. [Lien - Metro - Tensions autour de l'expo de Gaza]

lundi 22 novembre 2010

Chroniques des murs ...

Berlin, 21 ans après ...


La Palestine d'hier et d' aujourd’hui … mais demain ?














Quelques autres articles traitant du mur "de séparation" sur ce blog* :

- Mur de Berlin …

- Le ghetto de Bethlehem (Spécial photographies)

- Bâtir le ghetto d'Al-Walaja (Mur en cours de construction)

- Check-Point de Bethlehem (L'humiliation à subir pour passer entre Bethlehem et Jérusalem)

- Manifestation contre la construction du Mur et l’annexion des terres de Beit-Jala (construction du mur sur les terres de Beit-Jala)

*D'autres articles traitent également du sujet pour cela se référer aux archives du blog.

dimanche 21 novembre 2010

Antisémitisme et critique du gouvernement israélien

Antisémitisme et critique du gouvernement israélien est un article rédigé par Pascal Boniface (Directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et enseignant à l'Institut d'Etudes européennes de l'Université de Paris 8.) qui met en lumière les tentatives d’amalgames entre critique d’Israël et antisémitisme.

Extraits :

« […] Mais, disent certains, l'antisémitisme se réfugie désormais derrière la critique d'Israël. Il y a une assimilation faite entre antisémitisme, antisionisme et critique de la politique du gouvernement israélien. Ce sont pourtant des notions tout à fait différentes. La confusion qui est opérée à leur égard n'est pas innocente, elle vise à protéger le gouvernement israélien.

Il ne viendrait à personne l'idée d'accuser de racisme quelqu'un qui critiquerait le gouvernement américain, russe, chinois ou autre. S'élever contre la politique étrangère de George Bush par exemple en condamnant la guerre d'Irak, s'inquiéter de la situation des droits de l'homme en Chine ou du sort des Tchétchènes en Russie ne conduit pas à être accusé de racisme antiaméricain, antichinois ou antirusse. […]»

Cet article s’inscrit dans la thématique très actuelle de la campagne de boycott des produits israéliens, que certains mouvements tentent de faire passer pour de "la haine raciale" [Pour d’informations sur ce point – nouvelobs.com - 1.000 € requis pour un autocollant "boycott apartheid Israël"]

Et pour élargir encore le débat : Rue89 nous propose cet article : Le boycott des produits israéliens est-il un acte criminel ?

Enfin les articles traitants du sujet sur ce blog :

- Droit de réponse : Le boycott d'Israël est une arme indigne (05 novembre 2010)

- Des procès à l'encontre de citoyens appelant au boycott des produits israéliens (16 septembre 2010)

- Les produits des colonies épinglés par les partisants des droits internationaux (25 mai 2010)

- Un décret palestinien bannit les produits des colonies juives (28 avril 2010)

- Les importations de produits israéliens fabriqués dans les colonies sont illégales (10 mars 2010)

jeudi 18 novembre 2010

Le « salaire de la peur » des chercheurs de gravier (Gaza)

Cet article rédigé par l’A.F.P., mais non-repris dans nos journaux, témoigne des effarants dangers que prennent les Gazouis pour recueillir quelques gravas dans le but de s’approvisionner en matériaux de construction.

Certes, le blocus est censé avoir été allégé en ce qui concerne ces articles, mais dans les faits la prise de tels risques atteste bien de pénuries dramatiques et d’une pauvreté cruelle. Comme d’accoutumé entre l’effet d’annonce visant à affadir les réactions internationales et les réalités de terrain, il y a une faille qui tous les jours coûte la vie à "des chercheurs de gravier".

Extraits de l’article : Le « salaire de la peur » des chercheurs de gravier

"Seuls les plus démunis s'aventurent à proximité de la "zone tampon" de 300 mètres, le long de la frontière avec Israël, dont l'armée interdit l'accès sous peine d'ouverture du feu.
Une zone devenue de plus en plus dangereuse au fil des mois.

[…]

Selon l'ONU et des ONG, Israël a élargi de facto sa zone tampon dans le territoire palestinien régi par le mouvement islamiste Hamas.
Dans un rapport publié en août, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) concluait à l'existence d'une "zone interdite" de 500 mètres de large et d'une "zone à haut risque entre 500 et 1.000 à 1.500 mètres de la barrière frontalière".
L'ONG Défense des Enfants-International (DEI) a recensé sur une période d'environ six mois (26 mars au 14 octobre) 14 ramasseurs de gravier de 13 à 17 ans blessés aux membres inférieurs par des balles israéliennes, de 50 à 800 mètres de la frontière
."

lundi 15 novembre 2010

La zone tampon : une zone à haut risque pour des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza.

Un article de Anne Paq* : "Vues de la zone tampon" paru dans le journal luxembourgeois "Le Jeudi" relate la vie oh combien dangereuse des Palestiniens vivant en son sein ou même à ses abords…

Compléments d’informations sur ce blog :

Zone Tampon à Gaza - Le domaine des tireurs d'élite et des obus ...

* Son travail de photographe : Anne Paq - www.annepaq.com

mercredi 10 novembre 2010

Mur de Berlin ...

Il est des lieux dans le monde où les peuples ont eu le courage, l’impertinence et la sagesse d’abattre les murs.

Ainsi, ce dernier à Berlin n’est plus qu’un squelette chancelant, volontairement conservé dans le formol du devoir de mémoire.

Et pourtant, en son temps, combien d’atrocités auront été perpétrées pour lui assurer son irascible inviolabilité : des canons s’y sont fait face, des hommes s’y sont brisés, des rêves de liberté s’y sont anéantis…

Un mur est un aveu d’échec, un dialogue rompu, une forme d’égoïsme, une barrière physique qui se fait mentale au fil du temps…

C’est pourquoi, se prélasser à Berlin devant ces pants aujourd’hui stériles en y contemplant enfants hagards, graffitis vaguement vindicatifs, duos lascifs, ... est si plaisant, car c’est avant tout une victoire sur la bêtise que l’on savoure !



[Berlin, Mauerpark - octobre 2010]

vendredi 5 novembre 2010

Droit de réponse : Le boycott d’Israël est une arme indigne

Veuillez, s’il vous plait messieurs les signataires (M. Bertrand Delanoë, M. Alain Finkielkraut, M. Patrick Klugman, M. François Hollande, M. Bernard-Henri Lévy, ...) accorder quelques secondes à mon pamphlet en réponse à un article frisant la démagogie.

Alors oui, je vacille en considérant votre approche si outrageusement peu nuancée, n’est-on pas en mesure d’attendre propos plus réfléchis de philosophes et intellectuels ?

Je ne citerai que certaines parties afin de mieux mettre en exergue leurs petitesses, mais l’intégralité de l’article permettant de contextualiser chaque phrase est disponible sous le titre : "Le boycott d’Israël est une arme indigne"

Dixit : « Au vu de leur charte, tout ce qui est israélien serait coupable, […].» … Je m’interroge en prenant appuie sur le boycott généralisé de l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid : tout ce qui a été Sud-Africain l’était-il : coupable ? Est-ce donc parce que nos états-nations ont boycotté l’économie sud-africaine qu’ils stigmatisaient Mandela ? … Je ne le crois point et vous non plus d’ailleurs !!

[Lien : La lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud Article publié dans la revue Alternatives Non Violentes - Extrait : « Pour venir à bout d'un des système politique les plus odieux que le monde ait connu, deux facteurs se sont puissamment conjugués. Il s'agit d'une part de l'action de masse menée à l'intérieur, toujours plus déterminée malgré une répression féroce et sanglante. D'autre part il y a eu les boycotts économiques, sportifs et culturels développés à l'extérieur par les Organisations Non Gouvernementales et par l'Organisation des Nations Unies »]

Et plus démagogique est encore la fin de la phrase : « […] ce qui donne l'impression que c'est le mot même d'Israël que l'on souhaite, en fait, rayer des esprits et des cartes » … rayer le mot Israël de la carte ! La fameuse réplique, le torchon rouge agité à répétition, susciter la peur pour rallier à sa cause, ce stratagème vieux (et somme toute plutôt vil) comme le monde. Vous placez ainsi (ou en donnez l’impression pour user des mêmes jeux de langue) dans cette réplique, les boycotteurs sur le même plan que les groupes extrémistes niant Israël et son existence … Philosophes (signataires) n’êtes-vous pas ceux qui enseignez la nuance !!!

Mais poursuivons : « L'illégalité de la démarche ne fait pas de doute et la justice française ne tardera pas à la confirmer. Mais la justice sera bien en peine de sanctionner ce qui est essentiel dans cette affaire. » En effet, je me permets de recontextualiser ce qui EST ESSENTIEL dans cette affaire : c’est que des produits issus des colonies israéliennes de peuplement inondent les marchés européens en toute illégalité ; car L’Union-européenne et la France sont signataires de nombreux traités rendant l’importation de ces produits illégale ! Ainsi :

- Le droit international interdit l’exploitation économique de territoires occupés.

- L’Union-Européenne et Israël prévoient une clause de suspension de leur accord d’association en cas de non-respect des droits-humain. (Cela va ainsi au delà des simples produits issus de la colonisation)

- Enfin Israël refuse de répondre aux exigences de traçabilité de l’Union européenne en indiquant « Made in Israël ».

Ainsi, dans la mesure où nos états rechignent à appliquer ces traités, le consommateur souverain peut lui palier à ces manquements.

[plus d’informations sur ce blog : Des procès à l'encontre de citoyens appelant au boycott des produits israéliens ]

Continuons : « nous sommes convaincus que les boycotteurs se trompent de combat en prenant le parti de la censure plutôt que celui de la paix, celui de la séparation plutôt que celui de la possible et nécessaire coexistence - celui, en un mot, de la haine et non de la parole et de la vie partagées. ». La mesquinerie d’associer un acte citoyen dans ses choix de consommation et donc de facto dans ses choix de "non-consommation" au mot "haine", n’est même plus digne d’un bon discours de propagande, tant il est simpliste.

« Et rien ne saurait autoriser que l'on applique à la démocratie israélienne un type de traitement qui n'est réservé aujourd'hui à aucune autre nation au monde, fût-elle une abominable dictature. ». Messieurs, voilà un extrait des conséquences de l’embargo sur l’Irak (alors certes ce n’est pas un boycott, c’est encore plus abject, surtout quand on sait combien cela peut être efficace par rapport à l’impact minime d’un boycott de denrées israéliennes) Extrait de : Le peuple irakien première victime de l’ordre américain: « Souffrant d’un déficit calorique de plus de 50%, estime l’UNICEF, quelque 3,6 millions de personnes (sur une population de 18 millions) sont menacées de graves problèmes de santé. On compte parmi elles 2,25 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans, des femmes enceintes ou qui allaitent. L’organisation de l’ONU prévoit une hausse du taux de mortalité (qui aurait déjà doublé en trois ans) et des séquelles durables chez les enfants, qui subiront une baisse notable de leurs capacités intellectuelles. »

Je répète donc vos propos riches de nuances de d’enseignement de l’histoire : « qui n'est réservé aujourd'hui à aucune autre nation au monde, fût-elle une abominable dictature. ».

Alors certes, cet exemple appartient au passé : Peut-on alors évoquer l’embargo sur l’Iran, la Corée du Nord, … Des états voyous répondrez-vous ?… des populations civiles terroristes me permettrai- je de rajouter ?

Constatez aussi combien votre approche est manichéenne : « la globalité du rejet et sa bêtise ». Qui parle de globalité, si ce n’est vous ? Toute personne jusqu’alors est seule maîtresse de ses choix et peut, forte de ses pouvoirs décisionnels et CES DROITS, les nuancer comme bon lui semble. Il n’y a dans le boycott que des propositions que chacun appliquera ou point selon les convictions qui lui sont propres.

Enfin ces messieurs qui se font les chantres du dialogue : « Nous pensons que notre rôle est de proposer un chemin de dialogue. ». Ont-ils pu mesurer combien notre souplesse (celle de nos états) a porté ses fruits ? Citez-moi s’il vous plait quelques améliorations dans le quotidien palestinien depuis 60 ans : Plus de colonies, un mur annexant puits et terres fertiles, une vallée du Jourdain confisquée, Jérusalem ceinturée de colonies et catégoriquement hors négociations, des milliers de prisonniers non jugés, l’absence de droit sur l’eau, … Alors quels sont les fruits du CE dialogue prôné? Il n’est en effet pas inenvisageable de poursuivre de la sorte, mais pourquoi vous semblerait-il inenvisageable de revoir nos approches ?

Car effectivement, je pense que c’est par l’unique usage du DIALOGUE que des solutions seront envisagées, mais puisque toute négociation est, avant tout, sous-tendue par un rapport de force, si notre interlocuteur sait pertinemment que l’on cèdera toujours (rapport Goldstone dénigré, résolutions de l’ONU bafouées, illégalité de la construction de mur prononcée par la cour internationale de justice, …), il prendra notre rhétorique pour ce qu’elle est : une douce brise et alors rien ne l’encouragera à opérer quelques virages.

Tant que nous nous contenterons de vaines déclarations et que nous piétinerons nous même nos traités internationaux alors OUI rien ne changera … Et ce mouvement de boycott n’est que le fruit de ce manque de courage étatique. Les citoyens tentent par leurs modestes moyens de contrebalancer les manquements de leurs états. Nous citoyens avons la liberté d’opérer nos choix et ces derniers peuvent être dictés par la conscience que nous portons sur le monde : c’est assurément notre plus stricte liberté que de boycotter.