lundi 5 décembre 2011

Un "Gandhi" palestinien devant la justice militaire israélienne


L'article "Un "Gandhi" palestinien devant lajustice militaire israélienne" (lalibre.be - AFP) est un témoignage accablant du simulacre de justice dans lequel se pavane Israël... et met en lumière la manière abjecte dont elle fait condamner les leaders de manifestations populaires en territoires occupés.

Ainsi, lors du procès du meneur des manifestations organisées à Nabi Saleh (contre l'extension d'une colonie voisine) les témoignages à charge sont extorqués à un adolescent de 14 ans arrêté en pleine nuit et interrogé sans avocat ni ses parents qui s'est d'ailleurs ensuite rétracté.  
Un autre adolescent de 15 ans arrêté quelques jours auparavant dira au procureur "Ils m'ont forcé à dire que c'était Bassem".

On comprend mieux dès lors pourquoi dans un rapport annuel militaire cité par le quotidien Haaretz on peut lire que "les tribunaux militaires israéliens condamnent quasiment systématiquement (à 99,76%) les accusés palestiniens"…

Que pensez d'une justice qui obtient ses charges d'accusation de la sorte ?
Que pensez d'une justice qui condamne à plus de 99 % ?

Georges Clemenceau disait : "La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique." et ce n'est pas les faits ci-dessous qui lui donneront tort !!

mercredi 30 novembre 2011

Habitations palestiniennes détruites / Constructions des colons légalisées


Israël ne cesse de prétendre que les maisons des Palestiniens sont détruites pour la seule raison qu'elles sont érigées sans permis de construire. [Lien pour photos & Infos : Carnet d'occupation ]

Si cela était réellement le cas, les maisons israéliennes devraient a fortiori subir le même sort.

Or autorités israéliennes par la voix du porte-parole du ministère de la Défense, le 28 novembre 2011, viennent d'annoncer qu'elles légalisaient A POSTERIORI  la construction de plus de 100 unités de logements dans la colonie de Shilo, en plein centre de la Cisjordanie. [lien : Diplomatie française - Construction de nouveaux logements dans la colonie de Shilo en Cisjordanie (30 novembre2011)]

D'un côté on détruit, de l'autre on légalise ... Est-ce vraiment ainsi que doit procéder un état qui se dit démocratique ? N'est-ce pas une preuve manifeste de ségrégation ? 

Les informations relatives aux destructions de structures palestiniennes ci-dessous sont extraites du site d'information de l'ICAHD (The Israeli committee against house demolition)

Structures démolies :
En 2009 : 275
En 2010 : 439
En 2011 (jusqu'en octobre) : 486

Personnes déplacés (des suites de ces destructions)
En 2009 : 643
En 2010 : 606
En 2011 (jusqu'en octobre) : 887

mercredi 16 novembre 2011

Discrimination ethnique au grand jour en Israël.

Afin de démontrer par l'évidence des faits, le système discriminatoire opérant en Israël et au sein des territoires occupés, des Palestiniens sont montés à bord d'un bus réservé aux colons israéliens (sur des routes construites sur des terres palestiniennes).

Leur action s'inspire du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis et contre le système de ségrégation raciale (dans les années 1960).

Le résultat fut conforme à l'application des lois discriminantes régissant l'état d'Israël,… et les Palestiniens furent évincés du bus par les forces israéliennes.

- Photos : Chroniques de Palestine (Par Anne Paq)

lundi 14 novembre 2011

Israël muselle progressivement : justice, ONG et médias ...

L'article "Israël s'en prend aux ONG marquées à gauche (AFP par l'Epress.fr)"  est l'accablant témoignage de l'abandon croissant du caractère démocratique de l'état d'Israël.

Avec 3 cibles identifiées …et quelles cibles !  
-          Les ONG qui se verraient lourdement taxées si elles cherchaient à "influencer la politique diplomatique et sécuritaire d'Israël". Chacun mesurera toutes les interprétations possible du mot "influence".  
-          Le pouvoir législatif : Le parlement pourrait ainsi mettre son veto à la désignation de juges à la Cour suprême. C'est donc "la mise sous-tutelle" du législatif par l'exécutif.
-          Et enfin les médias pourraient être poursuivis grâce à un renforcement de la législation sur la diffamation pour : comportement jugé "antinational" ...

Justice, ONG, presse ... voilà les cibles de l'état prétendument seul démocratie du proche-Orient.

mardi 12 juillet 2011

Des manuels scolaires français modifiés sous pression d'associations pro-israéliennes

Après qu’Israël ait réussi à :
- Faire bloquer la flottille pour Gaza par le gouvernement grec
- Faire bloquer des centaines de voyageurs qui souhaitaient se rendre en Cisjordanie par des injonctions aux compagnies aériennes.

Voilà que des associations françaises (démesurément pro-israélienne) ont réussit à modifier le cours de l’histoire. Les faits historiques en question sont pourrant avérés par les célèbres historiens israéliens comme Benny Morris et Ilan Pappé. Mais leurs études ne semblent visiblement apporter une once d’enseignement à ces associations. Ainsi, selon de ses "révisionnistes" improvisés, les Palestiniens n’auraient pas été expulsés de l’état naissant d’Israël :
 « Ce sont les armées arabes qui ont appelé les Arabes de Palestine à s'enfuir. Tous ceux qui ont voulu revenir après la guerre ont pu le faire. C'est la Transjordanie, le Liban et la Syrie qui ont parqué les réfugiés dans des camps et les ont empêchés de revenir. Israël n'a expulsé personne. »
Et l’adjointe au directeur de la communication d’Hachette (Myriam Simonneaux) d’avouer que "oui", Hachette à pris en compte les plaintes de ses associations et en a tenu compte : « L'éditeur et l'auteur l'ont examiné de près et ont décelé sur deux pages des mots et des imprécisions qui peuvent prêter à interprétation. »

Un second article (Rue89): « Des difficultés d'enseigner le conflit israélo-arabe en France » de poursuivre
Extraits :
« Il aura suffi d'un mot, d'une phrase pour qu'une question d'histoire se retrouve censurée dans un manuel scolaire. […] Nakba : (“catastrophe” en arabe) expulsion de populations palestiniennes pendant la guerre israélo-arabe de 1948.
Cette précision reflèterait-elle une dérive dangereuse pour la liberté de l'enseignement de l'histoire ? C'est ce que semble penser depuis quelques jours plusieurs associations juives de France qui dénoncent une « idéologisation » selon Richard Prasquier, président du Crif, et même une « révision de l'histoire » selon l'association Europe-Israël. »

Pourtant comme le précise plus tard l’article :
« le document et le texte incriminés correspondent tout à fait aux avancées de l'historiographie israélienne elle-même. Les positions des « nouveaux historiens » israéliens qui avaient, voici une vingtaine d'années, mis en cause le discours officiel autour de la création d'Israël, en mettant entre autres en avant les conséquences de la guerre de 1948 sur les populations civiles palestiniennes, sont maintenant intégrées dans les milieux académiques israéliens.

Ce dernier extrait pourrait fort bien conclure le présent article :
« Il serait assez paradoxal que nous puissions en France rester dans un récit scolaire qui refuserait de transposer des savoirs universitaires stabilisés au nom d'une lutte contre l'« idéologisation » et le « révisionnisme ». »

dimanche 10 juillet 2011

Israël est-il au-dessus des lois internationales ?

L'éditorial du journal l'Alsace s'interroge la légalité des derniers hauts-faits d'Israël :
"Quelle législation permet à un État d’imposer à des autorités portuaires étrangères ou à des compagnies aériennes de bloquer des bateaux [NDLR : Décision grecque d’empêcher les bateaux de la flottille de regagner Gaza - Lien] ou de ne pas honorer des voyages vendus en bonne et due forme? [Lien - Les check-points d’Israël dans les aéroports européens]

vendredi 8 juillet 2011

Les check-points d’Israël dans les aéroports européens

Les compagnies aériennes continuent de se plier docilement aux injonctions israéliennes. Transposons une seconde la situation : La France établissant une liste de passagers israéliens indésirables, quel tollé se serait !

Et pourtant à cette heure : 
-          Une cinquantaine de voyageurs occupaient les comptoirs de la compagnie Lufthansa dans le terminal 1 de l'aéroport parisien de Roissy, vendredi matin 8 juillet, après s'être vu refuser l'enregistrement de leur vol car leur nom figure sur une liste envoyée par Israël de "personnes indésirables".
-          Plus tard, d'autres voyageurs refusés sur un vol Alitalia, manifestaient au terminal 2F.
-          A Genève, 50 voyageurs se réclamant du collectif français des "désobéissants" se sont vu refuser l'enregistrement de leur vol pour Tel Aviv par la compagnie Easyjet.
-          Jeudi, neuf passagers avaient également été refoulés d'un vol de la compagnie hongroise Malev pour les mêmes motifs.

-          Les soixante militants de l'association "Bienvenue en Palestine" qui devaient se rendre à Tel-Aviv à bord d'un vol Swissair dans le cadre d'une mission internationale sont bloqués vendredi matin à l'aéroport de Zaventem, a indiqué La Première dans son journal parlé.

Cette paranoïa israélienne se fait si pressante que même les médias israéliens commençaient à tourner à la farce grossière cette psychose israélienne :
-          La radio publique s'alarmait d'une une véritable "hystérie" des autorités,
-          Le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot titrait : "Nous sommes devenus cinglés", ironisant sur le fait qu'un "pays entier est sur les dents en attendant la venue d'une militante italienne octogénaire".
-          Un ancien porte-parole de l'armée, le député du parti centriste Kadima, a déploré pour sa part à la télévision que le pays continue à traiter comme une menace militaire des manifestations de civils non armés, telles qu'elles se produisent dans tout le monde arabe.

jeudi 7 juillet 2011

La mission : Bienvenue en Palestine

Pour commencer, quelques mots sur cette mission  Bienvenue en Palestine : Les quelques centaines de personnes qui composent le voyage souhaitent regagner les territoires palestiniens sans avoir à mentir sur le choix de leur destination (la Palestine) lors de leur arrivée à l’aéroport de Ben-Gourion.
Notons, pour information, qu’il n’existe tout simplement aucun moyen d’accéder à la Cisjordanie ou Gaza sans se soumettre aux contrôles des Israéliens : L’aéroport de Kalandia n’a quasiment jamais servi et est complètement détruit aujourd’hui, l’aéroport de Gaza a été bombardé par les forces israéliennes et les frontières terrestres avec la Jordanie sont également sous contrôle des forces occupantes* (*la vallée du Jourdain est à l'intérieur des frontières de 1967).

Donc la seule alternative possible est l’aéroport de Ben Gourion. Or, c’est une bien éprouvante première étape car les services israéliens tentent de déterminer les raisons de notre séjour "en Israël". Cette destination est cernée de guillemets, car bien mal avisé sera celui qui osera mentionner les territoires palestiniens.
Il devra courber l’échine ou faire face aux éternelles et toujours aussi creuses "security reason" et sera bientôt invité à reprendre place dans un avion pour quitter le pays sans délais.
En effet, malgré tout l’habit de modèle de démocratie dont souhaite se parer Israël, une bien triste sélection s’opère pourtant et interdit toute compassion ou forme d’amitié envers le peuple palestinien.
Aussi, le collectif "bienvenue en Palestine" tentera de briser cette humiliante loi du silence et cette négation de convictions : « Nous n'allons pas cacher le fait que nous venons rendre visite à nos amis palestiniens. Le gouvernement israélien n'a aucun droit de nous refuser d’entrer dans les Territoires palestiniens occupés, ont souligné les organisateurs. » [Lien - AFP - La police israélienne attend les militants pro-palestiniens à l'aéroport]

Mais, Israël non content de discriminer les voyageurs sur son propre territoire entreprend de déléguer maintenant cette opération aux compagnies aériennes et autorités des pays de départ. Et comble de l’absurdité ces derniers s’y plie docilement. Lien - AFP - La flottille bloquée, Israël écarte les passagers d'avion pro-palestiniens
Extrait : « Au moins neuf militants pro-palestiniens voulant embarquer à l'aéroport parisien de Roissy sur un vol de la compagnie hongroise Malev à destination de Tel Aviv via Budapest ont vu leur réservation annulée à la demande des autorités israéliennes, qui ont publié une liste de plus de 300 "indésirables".
Cette liste a été adressée aux compagnies aériennes pour les prévenir que les personnes citées ne seraient pas autorisées à débarquer et que leur retour serait par conséquent à leur charge. »

Un groupe quittant l’Alsace faisait parvenir ces quelques nouvelles en fin d’après midi :
« Nous venons d'apprendre qu'une vingtaine de passagers alsaciens et Suisses de la Cie Swiss Airlines partant de l'aéroport international de Zurich à destination de Tel Aviv pour se rendre en Palestine avec la mission Bienvenue en Palestine ont reçu un appel téléphonique de la Compagnie qui relaie un ordre du ministère de l'Intérieur israélien de ne pas embarquer sous peine d'être refoulés dès leur arrivée comme indésirable. »

Pourtant, comme le rappelle un des organisateur : "Le principe est de faire appliquer le droit international. Les Palestiniens n'ont pas les moyens de faire venir quelqu'un sur leur territoire sans l'autorisation d'Israël et pour nous c'est une violation du droit international", [Lien – nouvelobs.com - Après la flottille vers Gaza, l'opération aérienne vers Bethléem?]

Cette nuit risque d’être longue pour ces militants pétris de convictions, …

mercredi 29 juin 2011

Le journal l’Alsace se fait l’écho des Palestiniens de Gaza.

Dans son édition du 27 juin 2011, un article intitulé : "Le maire de Kaysersberg à bord de la flottille de la liberté." témoigne du courage de l’élu qui n’a pas hésité à embarquer à bord de la flottille qui doit rejoindre Gaza alors qu’en mai 2010 pas moins de neufs passagers avait été tués par l'intervention d'un commando israélien.   
Extrait : « Soutenue en France par 410 élus et responsables politiques, la campagne « Un bateau pour Gaza » a été rendue possible grâce aux 600 000 euros collectés depuis le lancement de la campagne le 26 octobre dernier, dont 30 000 en Alsace.
Au gré des escales, une quarantaine de personnalités (principalement de gauche) vont embarquer pour Gaza. Parmi elles, Henri Stoll, conseiller général EELV du Haut-Rhin et maire de Kaysersberg, qui devrait être le seul Alsacien. 

Le second article intitulé "Gaza vu de l’intérieur : le témoignage d’un médecin français" est consacré au chirurgien Christophe Oberlin, qui travaille régulièrement à Gaza depuis dix ans et qui témoigne de la situation dans l’enclave palestinienne.

Christophe Oberlin vient de publier Chroniques de Gaza retraçant certains episodes, rencontres, anectodes du quoditien à Gaza.  

Pour plus d'informations :

mardi 28 juin 2011

Revue de presse n°5 – Spéciale Flottille pour Gaza

Commençons par l’énoncer les faits :
Extrait : "L'allègement du blocus de Gaza annoncé par Israël il y a un an n'a eu qu'un "impact positif marginal", augmentant la disponibilité des biens de consommation sans favoriser l'activité dans le territoire palestinien, selon un rapport diffusé mardi par l'ONU.
[…]
En outre, la liste des produits interdits par Israël annoncée il y a un an, qui autoriserait par défaut l'entrée de tous les autres, n'a toujours pas été publiée, obligeant le secteur privé à continuer à s'approvisionner en matériaux de construction via les tunnels de contrebande, selon le rapport."

Cependant, malgré l’énoncé clair de ces faits par l’ONU sur le terrain, la rhétorique israélienne ne dévie pas d’un iota :
Extrait : " Les responsables israéliens assurent que l'aide transitant par Israël et l'Egypte suffit à éviter une crise humanitaire dans l'étroite bande de terre surpeuplée et que s'ils laissaient passer les bateaux, le territoire serait inondé d'armes et de roquettes."
- Israël arrêtera toute flottille en direction de Gaza

D’ailleurs, Tsahal persiste à dire que toutes fournitures embarquées à bord des navires seront acheminées vers Gaza via le  port de Ashdod. Comment accorder crédits à ces propos lorsque l’on s’en réfère au document de l’ONU cité ci-dessus ?
Extrait : "Mais, à l'état-major de Tsahal, on a aucune illusion : "Ces organisations ne veulent pas aller à Ashdod [NDLR : Port israélien], parce qu'elles n'ont rien d'humanitaire. Ce qu'elles cherchent, c'est de forcer le blocus, pour délégitimer Israël."

Au vu du fiasco lors de l’arraisonnement de la flottille précédente (31 mai 2010)  ayant fait pas moins de neuf morts et vingt-huit blessés parmi les militants embarqués, Israël a d’ores et déjà déconseillé à la presse de couvrir la flottille pour Gaza
- Israël déconseille à la presse d'être sur la flottille pour Gaza
Extrait : "
Selon Helman (directeur du bureau de presse du gouvernement) ceux qui participeraient à la nouvelle flottille non seulement s'exposeraient à une interdiction de territoire de dix ans, mais aussi à la confiscation de leur matériel et à "des sanctions supplémentaires".

Cependant, face à cette violation manifeste des libertés de la presse et au tollé que cela commençait à susciter "Les autorités israéliennes sont revenues lundi sur leur décision de sanctionner les journalistes étrangers qui embarqueront à bord de la flottille internationale transportant de l'aide humanitaire à l'enclave palestinienne de Gaza soumise à un blocus israélien."
- Flottille: Israël revient sur sa menace de sanctionner les médias étrangers

Autres articles traitant de l’abordage macabre de mai 2010 sur ce Blog :
- L'insupportable silence des politiciens occidentaux (01 juin 2010) 
- Israël piétine les droits de la presse, mais semble être à même de mener une enquête crédible sur ses actions vis à vis de la flottille (03 juin 2010)

vendredi 24 juin 2011

Revue de presse n°4 – Spéciale : « Reconnaissance d’un état palestinien à l’ONU »

Cette sélection d'articles est relative à la tentative palestinienne de faire reconnaître au conseil de sécurité un état palestinien dans les frontières de 1967.

Commençons par l’approche des Etats-Unis qui reste sans aucune surprise (notons la complète similitude avec la tentative de condamnation de la colonisation face à laquelle les Etats-Unis avaient posé leur veto - Lien). Ces derniers soutiennent donc verbalement la création d’un état palestinien au sein des frontières de 1967 mais rejettent toute approbation par le conseil de sécurité.
Extrait : "Le président américain Barack Obama a qualifié aujourd'hui d'"erreur" une éventuelle demande des Palestiniens au Conseil de sécurité de l'ONU de reconnaître leur Etat sur les lignes de 1967, lors d'une conférence de presse à Londres."

Israël de son côté multiplie les démarches pour que cette démarche échoue :
Extrait : " Israël est victime des majorités automatiques à l'Assemblée générale de l'ONU, et multiplie donc les efforts pour qu'une majorité morale de pays démocratiques s'oppose aux démarches unilatérales en vue de la reconnaissance d'un Etat palestinien."
On trouve également dans cet article cette phrase ubuesque : "mais il n'a pas été possible de conclure un accord de paix parce que les Palestiniens n'étaient pas prêts à formuler les mots suivants: « j'accepte un Etat juif », a encore dit M. Netanyahu."
Or, si l’on évite les contre-vérités voilà quelle est la réalité des choses : l’O.L.P. à d’ores et déjà reconnu Israël qui se voit donc ensuite libre de se qualifier comme il le souhaite ; même si cela signifie une forme d’abandon de la démocratie (toutes les infos sur ce sujet – Potins de Palestine - Israël et sa quête de reconnaissance d’un état juif et démocratique )
Par contre, il est possible de reprendre cette phrase pour lui conférer un sens réel : « il n'a pas été possible de conclure un accord de paix parce qu’Israël n'était pas prêts à formuler les mots suivants: "j'accepte un état palestinien"»

Continuons sur la tentative israélienne pour saper la reconnaissance de la Palestine à l’ONU. On constate qu’elle a d’ores et déjà porté ses fruits :
Extrait : "Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a remercié lundi son homologue italien Silvio Berlusconi pour l'opposition italienne à la reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU, lors d'une conférence de presse conjointe à Rome.
[…]
La paix peut être seulement le résultat de négociations, elle ne peut pas être imposée de l'extérieur ou par une résolution de l'ONU, a déclaré M. Netanyahu. »
Attardons nous une seconde sur cette étrange seconde phrase : Pourquoi M. Netanyahu milite-t-il alors pour un renforcement des sanctions vis à vis de l’Iran … Quelle place laisse-t-il à la négociation ?

Enfin l’épilogue  :
- Etat palestinien à l’ONU : Israël estime avoir endigué le "courant"
Extrait :
"Israël estime avoir endigué le "courant" en faveur de l'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU en septembre, a indiqué jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon. "
[…]
"Il y a une bien meilleure compréhension des positions d'Israël. Même si la décision (d'adhésion) est prise au sein de l'ONU par une majorité automatique, il s'agira d'une victoire à la Pyrrus pour les Palestiniens qui perdront la sympathie des pays de premier plan sur le plan politique et économique, sans que cela change quoique ce soit sur le terrain", a ajouté le vice-ministre."

lundi 6 juin 2011

Le processus de paix au Proche-Orient

L’émission (du 05/06/2011) "Géopolitique, le débat" sur RFI s’attarde sur le processus de paix au Proche-Orient : Quelle lecture faire du récent Sommet Benyamin Netanyahu/Barack Obama ? Au milieu des révoltes arabes, l’appel d’Obama à une reprise des pourparlers sera-t-il jamais entendu ?
Avec pour invités  :
- Dominique Vidal, collaborateur du Monde Diplomatique. Co-auteur d’une nouvelle édition des « 100 clefs du Proche Orient » Ed. Fayard
- Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’IREMMO, l’Institut de Recherche et d’Etudes Méditerranée/Moyen Orient.
- Philip Golub, professeur de Relations Internationales à Paris VIII et à l’American University de Paris.

Lien – RFI – 1ère partie : Le processus de paix au Proche-Orient
Lien – RFI – 2nde partie : Le processus de paix au Proche-Orient

mercredi 1 juin 2011

Réfugiés oubliés - Au coeur du camp de réfugiés de Chatila au Liban

Pour mieux comprendre ou entr’apercevoir ce que peut être la vie des réfugiés palestiniens, Ahmed Kouaou (journaliste à Radio-Canada.ca depuis 2005) et Danny Braün (collaborant depuis une quinzaine d'années en tant que réalisateur et journaliste auprès de Radio-Canada) ont réalisé un webdocumentaire intitulé : "Réfugiés oubliés" qui nous permet de nous glisser dans les rues et le quotidien des Palestiniens du camp de réfugiés de Chatila au Liban.


Ce webdocumentaire vous amène dans les rues et ruelles de ce camp surpeuplé à la rencontre de ceux et de celles qui y vivent depuis plus de 60 ans. Des enfants, politisés dès leur plus jeune âge, qui s'inventent des guerres dans la cour, Fatma dont le fils verse son maigre argent de poche pour aider ses frères et soeur, ou encore le vieux Tawil qui a vécu l'exode de 1948 et qui cherche désespérément la clé égarée de sa maison de Palestine, découvrez la vie quotidienne de tous ces gens, ces apatrides de la Nakba - la catastrophe - qui a laissé tout un peuple dans le désoeuvrement et l'oubli.

jeudi 26 mai 2011

Quand le congrès américain ovationne M. Netanyahu ...

Mon dernier article visait à montrer combien le discours de M. Obama aux peuples arabes n’était qu’une opération de séduction au sujet du conflit Israélo-Palestinien. [Lien : Un Etat palestinien dans les frontières de 1967 … Une annonce très vite vidée de son sens !]

Cependant si une once d’incertitude pouvait encore subsister, le congrès américain l’a magistralement balayée  en ce mardi 24 mai témoignant à nouveau d’un absolu et inconditionnel soutien des Etats-Unis à la politique israélienne.
Extrait : "Au total, M. Netanyahu a été ovationné debout près d'une trentaine de fois par les parlementaires des deux bords, un chiffre comparable à celui réalisé par le président Barack Obama lui-même.
Les applaudissements ont fusé y compris lorsque le Premier ministre est resté ferme sur les frontières de 1967, affirmant qu'Israël n'y reviendrait jamais."

Qu’ajouter ? Rien, si ce n’est l’amère conclusion de mon article précédent : « Mais qui Obama compte-t-il encore tromper avec ses déclarations ? »

A écouter absolument sur ce sujet :
- Cécile de Kervasdoué dans sa revue de presse internationale sur France Culture : En finir avec le despotisme éclairé !
- Bernard Guetta dans sa chronique Géopolitique sur France Inter : Le triomphe de la cécité

mardi 24 mai 2011

Un Etat palestinien dans les frontières de 1967 … Une annonce très vite vidée de son sens !

M. Obama, lors du discours aux peuples arabe le 19 mai 2011 (Extraits), annonçait son désir de voir procéder à la création d’un état palestinien dans les frontières de 1967 [Lien - frontières nommées "Green Line" sur la carte OCHA (United Nations Office for Coordination of Humanitarian Affairs) - Restrictions on Palestinian Access in the West Bank - Vous noterez que toute la partie blanche signifie : "Full Israeli control over security, planning and construction"].
Cela aurait pu être un tournant décisif si cela ne s’était pas simplement au bout du compte révélé être une vaste supercherie !

Pourquoi ?

1) M. Netanyahu s’est empressé rejeter cette ligne de 1967 soit disant indéfendable [Lien - Israel Ministry of foreign affairs - Statement by PM Netanyahu on address by US President Obama] Première remarque qu’est ce que "indéfendable" sinon un terme militaire (permettant de se défendre). Mais contre qui ? Des Palestiniens sans arme ? Ou plutôt contre d’éventuels missiles venus d’autres pays ? Israël ne cache cependant pas que sa seule profonde préoccupation est le nucléaire iranien !
D'ailleurs, tout à chacun sait pertinemment que la sécurité israélienne ne dépend bien entendu en rien de la superficie du futur état palestinien ni de ses frontières puisque l’Europe a proposé d’y déployer des forces. Ce qui compte pour M. Netanyahu c’est de toute évidence les immenses superficies annexées alors de facto à Israël. [Lien – Carte de  OCHA - Restrictions on Palestinian Access in the West Bank]

2) Voilà les conditions de M. Netanyahu : [Lien - AFP - Netanyahu réitère ses conditions pour la paix avec les Palestiniens ]
- Les blocs d'implantation (juives en Cisjordanie) doivent rester sous le contrôle d'Israël.
- Israël doit être reconnu comme l'Etat du peuple juif (Ceci consiste à nier la démocratie en Israël puisque 1,2 millions de ses citoyens sont arabes et seraient donc illégitimes) [Plus d’information sur ce sujet - Sur ce Blog -  Israël et sa quête de reconnaissance d’un état juif et démocratique ]
- Sa capitale souveraine doit demeurer Jérusalem unifiée
- Le problème des réfugiés (palestiniens) doit trouver sa solution à l'extérieur des frontières d'Israël,
- L'accord de paix doit mettre fin au conflit et aux revendications (palestiniennes) à l'encontre d'Israël.
- Tout accord de paix devra répondre aux besoins sécuritaires d'Israël et comprendre une présence militaire israélienne sur le long terme dans la Vallée du Jourdain qui longe la frontière orientale de la Cisjordanie avec la Jordanie. [Pour voir quelle superficie serait alors amputée aux territoires palestiniens – OCHA - Special Focus: The Jordan Valley]
Ainsi au regard de cette déclaration il apparaît qu’un état palestinien conçu par M. Netanyahu est un état sans capitale, avec 4,8 millions de réfugiés dont on niera les droits, sans la vallée du Jourdain et ses terres agricoles et donc sans frontières autres que celles d’Israël pour les Palestiniens.
C'est donc cela un état palestinien à vos yeux, M. Netanyahu ? …  

3) Face à cette opposition frontale israélienne, M. Obama devant AIPAC (principal lobby juif aux Etats-Unis) à immédiatement ajusté sa déclaration en affirmant que le futur état palestinien serait : « basé sur les lignes de 1967 avec des échanges de territoire et que ces échanges aboutiraient à un tracé de frontières différent de celui issu du conflit de 1967. » et d'ajouter "Même si nous pouvons être en désaccord parfois, comme des amis peuvent l'être, les liens entre les Etats-Unis et Israël sont inaltérables, et l'engagement des Etats-Unis envers la sécurité d'Israël est inébranlable". [Lien - LeMonde.fr - Obama réaffirme son souhait d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967]  

4) de toute façon Israël sait pertinemment que ce discours ne se traduira point par des faits sur le terrain car le congrès américain n’a pas tardé à souligner qu’il "ne poussera pas Israël au compromis". [Lien - AFP - le Congrès américain ne poussera pas Israël au compromis]
D’autant qu’Israël mène depuis fort longtemps ce jeu et sait mieux que quiconque feindre l’effort, évoquer des compromis douloureux [Lien – Nouvelobs.com -  Netanyahu évoque des "compromis douloureux" pour la paix], alors que (les faits seuls m’en sont témoins) : Quelles sont les améliorations notables dans le quotidien des Palestiniens depuis 1967 ?
Tant que le rapport de force restera aussi disproportionné, Israël n’aura absolument aucun intérêt à infléchir d’un iota ses positions. [Pour plus d’informations sur le sujet - Sur ce blog - Mode opératoire des négociations israélo-palestiniennes... les recettes d'échecs assurés.]

5) Ce qui peut par contre se traduire sans peine dans les faits c’est l’annonce à peine par M. Obama d’un "probable" véto en cas de tentative de reconnaissance de l’état palestinien au conseil de sécurité. Obama a assuré que les Etats-Unis s'opposeraient à toute "tentative d'isoler Israël" aux Nations unies.
Si cet état devait voir le jour, comme annoncé, sur les frontières de 1967 pourquoi alors annoncer dans le même temps que les Etats-Unis couperaient court à cette démarche si elle était entreprise auprès des Nations Unis ?
Cette double approche est pourtant une triste habitude pour les Etats-Unis qui en février déjà s’empressaient de poser leur véto à une résolution de l’ONU condamnant  la colonisation israélienne alors qu’officiellement ils souhaitaient la voir stoppée. [Lien – Sur ce Blog -  Les Etats-Unis mettent leur VETO à une résolution condamnant la politique de colonisation israélienne]

Malheureusement, il ne s’agit donc, une fois encore, que d’un effet d’annonce qui restera "parole morte". 
La seule question que l'on peut légitimement encore se poser est de savoir : « qui compte-t-il encore tromper avec ce genre de déclaration ? »

mercredi 18 mai 2011

Un journaliste pris pour cible par un soldat israélien, d’autres journalistes blessés

Israël continue de se viser délibérément les témoins gênant de ses exactions. Ainsi le 15 mai 2011 lors de la célébration de la Nakba à Gaza le photojournaliste palestinien, Mohamed Othman, a été grièvement blessé par le tir d’un soldat israélien. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières : « Mohamed Othman, qui était clairement identifiable comme professionnel de l’information, a été visé de manière délibérée. L’organisation exhorte les autorités israéliennes à ouvrir une enquête sur les circonstances dans lesquelles le journaliste a été blessé, et à sanctionner les responsables. »

Autres articles et informations concernant les tentatives d’entraves graves de la liberté de la presse par Israël :
Extraits du rapport en lien ci-dessus: "Alors que l’aviation israélienne lançait son offensive le 27 décembre 2008, les autorités militaires ont fermé la bande de Gaza aux journalistes étrangers.".
[…]
"L’armée a non seulement considéré Gaza comme une «zone militaire fermée», mais également une bande large de 2km tout autour de ce territoire, à l’intérieur de laquelle ne pouvaient pénétrer que les personnes autorisées. Le 13 janvier 2009, un photographe de l’agence Reuters a été arrêté pour avoir «pris des photos à l’intérieur de la zone fermée», d’après un porte-parole de l’armée. Son accréditation a été suspendue pendant deux semaines et ses appareils photo ont été confisqués."

dimanche 15 mai 2011

La Nakba et la création de l’état d’Israël.

Ce court article est une réaction au manque de clarté (que j’estime souvent volontaire) des nos journaux concernant la "Nakba" et la création de l’état d’Israël. 

Nos journaux annoncent et c’est effectivement le cas qu’en ce 15 mai les Palestiniens commémorent la Nakba, mot signifiant "la catastrophe" en arabe.
Or ils s’empressent d’ajouter que cette "catastrophe" est la création de l'Etat hébreu en 1948.

Et cela est pour le moins un vulgaire raccourci, mais plutôt une déformation trompeuse (intentionnée ?) de l’histoire.
La catastrophe en question n’est pas la création de l’Etat d’Israël, mais les conditions dans lesquelles cet état a été crée et toutes les conséquences qui en ont résultées.
Pour bien comprendre ces faits historiques il faut lire le livre de l’historien israélien Ilan Pappé : Le nettoyage ethnique de la Palestine [Lien]
Cette Nakba est une véritable catastrophe non pas parce l'état d'Israël s'est crée MAIS parce cela c'est traduit par l'exode de quelque 760.000 Palestiniens qui avec leurs descendants sont maintenant au nombre 4,8 millions de réfugiés (répartis pour l'essentiel entre la Jordanie, les territoires palestiniens, la Syrie et le Liban).
Cet exode on peut s’en douter ne s’est pas fait sur la base du volontariat et des massacres ont été commis, le plus célèbre étant celui du village de Deir Yassin [Lien – Wikipédia – Massacre de Deir Yassin].
Il n'y aurait assurément pas de commémoration si l'état d'Israël s'était crée sur la base d'un dialogue, sans forcer quico
nque, sans tuer, expulser, détruire, nier les droits, etc ... Comment nos médias peuvent-ils s'engouffrer dans ce vulgaire raccourci en affirmant que c'est la création de l'état qui est la catastrophe ?

On encore titrer comme le fait Reuters "Heurts au Proche-Orient pour l'anniversaire d'Israël" c'est soit n'avoir rien compris (ce qui serait plutôt déplorable pour Reuters) soit vraiment cynique, car assurément ce n’est en rien  l’anniversaire d’Israël qui est commémoré mais des massacres et un exode massif qui dure depuis plus de 63 ans.

Voir aussi :
- La Knesset vote une loi contre la commémoration de la "Nakba" (AFP) [NDLR : C'est malheureusement quand on n'assume pas son histoire que l'on force l'oubli)

samedi 14 mai 2011

Gel des versements dus à l'autorité palestinienne - Compensations européennes

Comme mentionné dans un article précédent [lien : Israël suspend des fonds dus à l'autorité palestinienne en raison de la réconciliation interpalestinienne* ] c’est effectivement l’Europe qui va débourser des millions supplémentaires pour palier à la suspension des versements issus des recettes tirées des biens importés, via Israël. Ce gel des versements par Israël est en totale contradiction de tous traités passés avec l’autorité palestinienne.
Ainsi l’Europe de s’auto-congratuler : « Nous nous félicitons de la récente décision de la Commission européenne d'approuver le principe d'une allocation supplémentaire de 85 millions d'euros à l'Autorité palestinienne, a souligné le porte-parole. » et la France d’ajouter une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros. [Lien - AFP - Palestiniens: la France débloque 10 millions d'euros et critique Israël]

D’ailleurs l’autorité palestinienne à d’or et déjà annoncé qu’elle était dans l’incapacité de payer ses fonctionnaires car ces transferts représentent 70% ses recettes.

Et Israël non-content de retenir ces fonds en toute illégalité d’ajouter :
« Israël a dénoncé dimanche une certaine incohérence de l'Union européenne après la décision de Bruxelles de débloquer une aide supplémentaire aux Palestiniens après le gel de transferts de fonds destinés à l'Autorité palestinienne décrété par Israël. »

Autres articles de ce blog consacrés au sujet :
 (02 mai 2011)

*Extrait de l’article mentionné ci-dessus «  L’autorité palestinienne dépend en très grande part des financements de l’Union européenne et des Etats-Unis (en raison de la non-viabilité économique des territoires palestiniens, due aux check-points et un arsenal de diverses autres entraves). Ces donations servent pour partie à garantir les salaires des fonctionnaires, la sécurité, etc … De fait l’Europe qui ne souhaitera vraisemblablement pas une crise de fonctionnement des institutions palestiniennes palliera certainement à ses manquements financiers en cas de risque de déclin majeur. C’est donc le contribuable européen et américain qui payera le non-respect des accords d’Oslo par Israël. »